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Peut-on prévoir l’avenir ?

Peut-on prévoir l’avenir ?

« Un seul battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut déclencher une tornade au Texas », selon la formule célèbre d’Edward Lorenz, un météorologue américain considéré comme l’initiateur de la théorie du chaos, développée ensuite par des mathématiciens à partir des années 1970.

S’attendre à l’inattendu

Cette réaction en chaîne, aujourd’hui connue sous le nom d’effet papillon, montre à quel point le comportement de systèmes complexes à variables multiples est imprévisible. Toutes les sciences, y compris sociales, sont concernées par ce changement de paradigme ; en particulier, cette théorie peut inclure l’organisation du vivant dans la nature. Parce que notre monde est un système complexe, les « prédictions » ne seront jamais que des hypothèses plus ou moins hasardeuses.

Si l’avenir est imprévisible, c’est qu’il est indéterminé. À tout moment, le cours des événements peut bifurquer : la plupart des événements décisifs du XXe siècle nous ont pris de court, et personne n’avait imaginé que l’Union Soviétique imploserait sous le poids de sa propre absurdité.

Malgré cela, même si « le présent est notre seul bonheur”, comme l’affirmait Goethe, les hommes s’obstinent depuis toujours à percer le grand secret, à vouloir connaître l’avenir avant qu’il ne soit présent. Selon le philosophe Heidegger, exister, c’est être dans le temps, et d’abord tourné vers ce qui arrive à ma rencontre.

Variables et constantes

Vaclav Havel, qui a passé sa vie à se battre aux avant-postes de la dissidence, résumait ainsi son expérience : pour savoir de quoi demain sera fait, il faut commencer par écouter les chansons que les gens fredonnent dans la rue. Le problème, ajoutait-il, c’est qu’il n’y a pas moyen de deviner quels airs seront à la mode l’année suivante…

Comme l’a si bien décrit le sociologue Zygmunt Bauman, dans ce système complexe que nous appelons « l’Histoire », la conduite humaine est la plus volatile des variables. Animaux doués de raison et dotés du langage, nous aspirons à la liberté, nous sommes en permanence confrontés à des choix, exposés à l’erreur, condamnés à l’indécision perpétuelle. L’insécurité du présent et l’incertitude de l’avenir sont les seules constantes qui nous accompagnent tout au long de ce voyage qu’est la vie.

C’est pourquoi nous préférons parfois nous en remettre à des « prospectivistes », investis d’une vision panoptique (qui se déploierait dans le temps, plutôt que dans l’espace) et susceptibles de nous dévoiler un avenir qui reste inaccessible à nous tous qui avons le nez dans le guidon.

Préparer l’avenir

Selon Wikipédia, la prospective, considéré comme « une science de l’homme à venir » par son créateur Gaston Berger, vise, par une approche rationnelle et holistique, à préparer le futur de l’être humain.

Elle ne consiste pas à prévoir l’avenir (ce qui relevait de la divination et relève aujourd’hui de la futurologie) mais à élaborer des scénarios possibles – et impossibles dans leurs perceptions du moment – sur la base de l’analyse des données disponibles d’une part (états des lieux, tendances lourdes et phénomènes d’émergences), et de la prise en compte des processus socio-psychologiques d’autre part.

Les approches prospectivistes américaine et française divergent mais ont en commun les mêmes grands principes : d’une part, l’avenir peut être influencé de manière à favoriser ce qui est désirable, d’autre part les acteurs doivent prendre conscience de leurs hypothèses implicites afin de les remettre en question et éventuellement les modifier

A la différence de l’approche américaine, plus centrée sur l’information des dirigeants, la prospective française est tournée vers l’action. Elle choisit parmi les scénarios un futur possible et souhaitable, et ambitionne d’agir d’ores et déjà sur le présent. L’approche est volontariste et humaniste. Car, « pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible » (Antoine de Saint-Exupéry).

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