#12 – UNE COMMUNAUTÉ DE DESTIN
Selon le philosophe et sociologue Edgar Morin, cette crise nous révèle au grand jour que la mondialisation est une interdépendance sans solidarité. Le mouvement de globalisation a certes produit une unification techno-économique de la planète, mais il n’a pas fait progresser la compréhension entre les peuples. Outre les bienfaits de cette globalisation, les périls planétaires – destruction des écosystèmes, prolifération des armes nucléaires, crises économiques et financières – ont créé une communauté de destin pour les humains, sans qu’il y ait eu réelle prise de conscience. Le virus éclaire aujourd’hui de manière brutale et tragique cette communauté de destin. Mais faute de solidarité internationale et d’organismes communs pour prendre des mesures à l’échelle de la pandémie – mise à part la coopération internationale spontanée de chercheurs et de médecins – on risque d’assister au repli égoïste – nationaliste ou religieux – des nations sur elles-mêmes. Déjà en 2011, Edgar Morin avait posé dans son ouvrage « La Voie » les jalons d’une voie salutaire -aujourd’hui le coronavirus nous en rappelle avec force l’urgence – qui pourrait nous conduire à une métamorphose plus étonnante encore que celle qui a engendré les sociétés historiques à partir des sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs. Cette nouvelle voie abandonnerait la doctrine néolibérale pour un New Deal politique, social et écologique. Elle corrigerait les effets de la mondialisation en sauvegardant les autonomies fondamentales, par exemple vivrière et sanitaire. Après une période de spécialisation et de délocalisation à outrance, aujourd’hui, il nous faut rediversifier et relocaliser ce qui est vital pour une nation. La solidarité nationale est évidemment essentielle. Mais sans conscience commune du destin humain, à l’échelle planétaire, la crise de l’humanité s’en […]
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